Pêche à la langouste

Avant le milieu du XIXème siècle, la pêche à la langouste est mal connue sur les côtes du Cap Sizun. Durant les années 1860, des pêcheurs de Paimpol arrivèrent à l’île de Sein à la belle saison de mai à octobre. Ils pécheront des langoustes et des homards à l’aide de casiers sur de petites chaloupes non pontées.

Pendant toute la campagne de pêche, ils habiteront sur l’île, un des quais portera leur nom « quai des Paimpolais », les îliens se contenteront du poisson de palangre. Le ramassage et le convoyage des crustacés se faisaient sur des bateaux plus gros munis de viviers qui appartenaient à des mareyeurs (système des homardiers anglais).

La présence des Paimpolais sur l’île va contribuer dans une large mesure à l’extension des activités langoustières du Cap sizun. Aux environs de 1885, une véritable flottille de Capistes, de Camarétois, de Douarnenistes et de Paimpolais exploita les fonds de la chaussée de Sein (hauts fonds d’Armen).
Très vite les fonds s’appauvrissent, de Sein à Ouessant, obligeant les pêcheurs à monter dans le nord en Cornouaille anglaise (1902 ) puis à descendre dans le sud à la recherche de langoustes, en Espagne (1906), au Portugal, au Maroc et en Mauritanie.

L’éloignement des zones de pêche incita à la construction de bateaux plus grands et dotés d’un vivier pour la conservation des crustacés. Le Cap Sizun connut alors une période de marasme économique très difficile jusqu’aux années 30. A cette époque, Audierne est le second quartier langoustier de France avec une centaine de sloops pontés. Toute la flottille fut motorisée, ce qui participa à l’amélioration des conditions de vie à bord.

Une période florissante pour la pêche fut celle de l’après seconde guerre mondiale ; durant près de 5 ans, la pêche avait été pratiquement nulle et les fonds s’étaient repeuplés au-delà de toute espérance.
Pendant 3 mois en 1958, les langoustiers ont désarmés parce que les mareyeurs, faute de place dans leurs viviers, n’achetaient plus une langouste.

Tandis que les années 60 furent une impressionnante succession de campagnes langoustières tout d’abord en Cornouaille anglaise, Espagne, Mauritanie, Irlande, Iles Hébrides, Manche et Mer du nord. Une quarantaine de langoustiers armait à cette époque le port d’Audierne qui fut durant 3 ans le premier port de France en débarquement de langoustes rouges de 1961 à 1964.
A l’extension des eaux nationales de ses différents pays, certains langoustiers désarmeront et d’autres se reconvertiront à la coquille saint Jacques, d’abord en baie de Seine, ensuite à Boulogne (à partir de 1975).

Seul rescapé de la pêche langoustière d’après guerre, le « Notre Dame des Vocations » continua a pêcher des langoustes (roses) aux filets trémails une partie de l’année sur le tombant du plateau continental, à des profondeurs allant jusqu’à 450m, jusqu’en 2001.

Aujourd’hui encore une flottille de fileyeurs d’une douzaine de mètres, travaillant à la journée, pêche la langouste autour de la chaussée de Sein pour les grandes tables françaises.